
Lorsque l’on parle de droit routier, beaucoup pensent immédiatement aux amendes “classiques” : un excès de vitesse, un feu rouge grillé, un téléphone au volant.
Mais derrière ces infractions du quotidien, se cache une réalité beaucoup plus complexe : un permis qui peut être invalidé, une suspension administrative, des points qui tombent alors qu’on ne s’y attendait pas… et une vie qui se complique très vite (travail, enfants, déplacements, obligations professionnelles).
En tant qu’avocate, je reçois beaucoup de clients qui arrivent désemparés, un avis d’infraction à la main ou une ordonnance pénale reçue par recommandé, sans vraiment comprendre ce qui leur arrive.
Mon rôle est alors de traduire ce droit technique, d’identifier ce qui est urgent, et surtout : de protéger votre permis.
I. Comprendre les enjeux : ce qui se joue vraiment dans votre dossier
Avant toute chose, il faut savoir de quoi dépend votre permis.
La majorité des délits routiers entraîne un retrait automatique de 6 points, un point fondamental que je rappelle systématiquement. Si un client me dit qu’il lui reste “4 points et j’ai un nouveau problème”, je sais qu’il y a une urgence absolue.
Trois événements déclenchent un retrait de points :
- le paiement d’une amende forfaitaire,
- l’émission d’une amende forfaitaire majorée,
- une condamnation définitive.
Cela signifie que chaque geste compte : payer trop vite, contester inutilement, ignorer une convocation… et les points peuvent s’envoler.
Mes clients me disent souvent :
« Maître, je pensais qu’en ne payant pas, j’évitais la perte de points. »
La vérité ? Le système finira par vous rattraper, même en cas d’inaction.
II. Les délais : le nerf de la guerre
Si vous devez retenir une chose, c’est ceci : tous les délais sont courts ! Et ils sont notamment les suivants :
- 45 jours pour contester une amende forfaitaire,
- 30 jours pour contester une amende majorée,
- 10 jours pour faire appel d’une décision,
- 10 jours pour faire opposition à un jugement par défaut,
- 30 à 45 jours pour contester une ordonnance pénale,
- 2 mois pour attaquer une invalidation 48SI.
Et bien sûr :
- 3 ans de prescription pour les contraventions,
- 6 ans pour les délits.
Autrement dit : si vous attendez, c’est déjà trop tard.
III. Contester ou payer ? Le vrai dilemme
Contester une amende n’est pas anodin. Puisque contester fait sortir du forfait : vous risquez une amende plus élevée, et même une suspension.
Alors pourquoi contester ?
Parce que dans certains cas stratégiques, cela peut sauver votre permis :
- Si vous n’avez plus assez de points, contester retarde la perte de points.
- Ce délai vous laisse le temps de faire un stage de récupération ; vérifier votre relevé intégral, préparer une défense sérieuse.
Mais la contestation peut aussi conduire à une audience devant le tribunal, avec une amende jusqu’à 750 €, une suspension judiciaire, des frais de procédure.
C’est pourquoi je dis toujours à mes clients : On ne conteste jamais sans stratégie.
IV. Permis suspendu, retiré, annulé : ce que vous devez savoir
La suspension administrative : ce que personne n’explique
Retenue 72h ou 120h, puis décision du préfet.
On peut la contester… mais les chances de succès sont infimes.
Très peu d’intérêt à agir, sauf cas très particulier.
Annulation en cas de récidive alcool / stupéfiants
C’est automatique. Le juge n’a pas le choix.
Et une erreur fréquente : Si vous n’exécutez pas l’annulation auprès du bureau d’exécution des peines, elle ne commence jamais…
Vous restez bloqué à vie.
V. L’audience : comment se préparer ?
Beaucoup pensent que l’audience pénale routière est “simple”. Ce n’est jamais le cas.
Et surtout : Le juge n’a aucun pouvoir sur les points. Il ne peut pas “éviter la perte de points”. Seule la relaxe ou la dispense de peine le peut.
Mon rôle c’est de :
✔ traduire la procédure,
✔ reconstruire une stratégie,
✔ sécuriser votre permis,
✔ défendre votre dossier devant le juge.
Comme en droit de la famille, le droit routier requiert une écoute, une compréhension, et parfois un vrai travail de reconstruction.
Un permis perdu peut bouleverser toute une vie : travail, école, rendez-vous médicaux, organisation familiale. Mon objectif est de vous éviter cette spirale.
En conclusion : ne restez jamais seul face à une procédure routière.
Une simple contravention peut parfois cacher un enjeu colossal. Un retrait de 6 points peut conduire à l’invalidation. Une contestation mal orientée peut mener à une suspension. Mais bien accompagné(e), une affaire routière peut se transformer en relaxe, retrait de points différé, préservation du permis.
Avocate à Pontoise, j’accompagne régulièrement des conducteurs confrontés à ces situations.
Si vous êtes dans ce cas, n’attendez pas : chaque jour compte.
