Que faire lorsque l’entente n’est plus possible ?
Nombre de couples qui se séparent et ont un enfant (ou plusieurs), sont confrontés à des mésententes, des divergences d’opinions, des manières d’éduquer différentes. Ces points peuvent mener à des disputes, à un déséquilibre de la vie de l’enfant qui ne trouvera pas les mêmes repères chez papa et chez maman, et peuvent également mener à l’instrumentalisation de l’enfant.
En effet, si les deux parents se sont entendus durant une période de leur vie et arrivaient à discuter pour parvenir à des accords, cela n’est plus chose aisée lorsque la séparation est bien installée et que des sentiments de tristesse, rancoeur, vengeance viennent s’en mêler. Le rôle de l’avocat est également de remettre en avant les priorités, et notamment, la priorité absolue : l’enfant.
Quels que soient les motifs de la séparation, quelles que soient les demandes à défendre pour que vos droits soient remplis, il ne faut pas oublier l’intérêt de l’enfant, qui se retrouve bien malgré lui au milieu de tout cela.
Le métier d’avocat en droit de la famille ne consiste donc pas juste à rédiger des conclusions, plaider, défendre sans limite votre cause (même si c’est quasiment le cas), il intègre également une part de psychologie, d’accompagnement dans la séparation, afin que la famille maintenant dissoute arrive à trouver un équilibre.
Plusieurs phases sont observables lors d’une séparation et leur manifestation dépend aussi des circonstances de celle-ci (abrupte, réfléchie, discutée et voulue par les deux parties, ou décidée par l’une seulement) : une phase de choc, l’une de déni, de colère, de tristesse, de résignation et une phase d’acceptation, avant de n’atteindre la reconstruction. Les mêmes phases que le deuil, car oui, mettre fin à une relation équivaut à faire son deuil.
Lorsque je reçois mes clients pour un nouveau dossier, j’observe toutes ces phases. Je reçois l’épouse (ou l’époux !) qui demande des renseignements sur la procédure de divorce, mais n’a pas encore pris la décision ferme et définitive de divorcer.
Je retrouve cette même épouse un an plus tard, qui m’indique qu’après avoir essayé et essayé, cela ne fonctionne pas et qu’elle est prête à entamer les démarches.
Je reçois également l’époux(se) sous le choc de l’assignation en divorce reçue, qui ne s’en doutait pas, ou plutôt qui « pensait que les choses s’arrangeraient ».
Je reçois (beaucoup) de personnes qui vivent cela comme un échec. Rassurez vous, cela n’en est pas un. Les phases d’acceptation et de reconstruction vous confirmeront que la séparation était nécessaire ! Et mon rôle est également de vous aider dans ce cheminement : la fin d’un couple n’est en aucun cas un échec. Mais nous aurons l’occasion d’en parler lors d’un rendez-vous.
Je reçois la partie qui y croit encore, et m’indique qu’il est probable que la procédure n’aille pas à son terme.
Mais je reçois également et de manière plus problématique, les époux et parents qui malheureusement, mettent leur enfant au coeur du conflit (ou bien souvent, un seul des deux). Parfois inconsciemment. Parfois car la douleur est encore très présente et que l’enfant est le lien restant avec l’autre parent.
Mon rôle est donc de vous rappeler que celui-ci n’a pas sa place au coeur du conflit. Qu’il convient également, lorsqu’une discussion houleuse ou d’adulte a lieue, de le faire dans un endroit où l’enfant n’entendra pas.
Il est important de préserver son enfant, et bien plus encore, de ne pas l’instrumentaliser pour se venger ou pour gagner telle ou telle mesure devant le juge. Il convient de ne pas dénigrer l’autre parent devant son enfant, de le préserver de nos jugements de valeur.
Ne mettez pas non plus en place un conflit de loyauté, où votre enfant se sentira coupable d’aimer l’autre parent.
Et si vous êtes le parent qui subit cette instrumentalisation ? Vous avez reçu une requête devant le juge aux affaires familiales et l’autre parent se sert de prétextes en mettant l’enfant au coeur du conflit pour vous démonter ? Rassurez-vous, rien n’est perdu.
Avocate en droit de la famille, je souhaite être au plus près de la vérité.
Il est à rappeler qu’un enfant peut être entendu par le juge aux affaires familiales. Il n’y a aucun âge minimum requis, bien que dans la pratique, les enfants de moins de 7 ans ne soient pas entendus, faute de discernement suffisant. Cela permet aussi de préserver le jeune mineur, qui peut vivre l’expérience du tribunal de manière très rigolote, ou de façon très douloureuse.
Cette audition révèle parfois la pression de l’un des parents, qui met à mal l’équilibre psychologique de l’enfant.
En cas de doute, le juge procédera à cette audition.
D’autres moyens sont à disposition pour prouver qu’un enfant est instrumentalisé par un de ses parents.
Il est possible de demander la réalisation d’une enquête sociale et/ou psychologique, pour comprendre le fonctionnement des parties.
Il est également possible de demander des attestations de proches, ou bien, d’envisager des visites chez un pédopsychiatre pour que l’enfant puisse se confier sur les éventuelles difficultés rencontrées.
Enfin et fondement du métier d’avocat en droit de la famille et en droit pénal, il est important de regarder chaque pièce produite par la partie adverse, afin de la recontextualiser. Un dire sans preuve ne vaut rien. Et il me tient à coeur d’être au plus proche de la réalité vécue dans mes dossiers, de retranscrire la vérité pour le bien de tous les acteurs.
Et pour la touche d’humour, je vous invite à lire la photographie jointe à cet article, criante de vérité 😉.
Avocate en droit de la famille à Pontoise, je vous invite donc à vous rapprocher de mon cabinet en cas de procédure en cours ou à venir devant le juge aux affaires familiales.